Samedi dernier se jouait l'avant- dernier match...Bientôt se tiendra la dernière séance, dans ce stade de Musard où l'on accède par un dédale de ruelles où poussent des échoppes grises et basses comme l'a écrit de façon remarquable Denis Tillinac dans Rugby blues.
C'est vrai qu'il y aura du blues lors de la dernière, et nous subirons cela comme nous avons subi la fermeture des cinémas de quartier ou les épiceries au coin des rues...On se refera les films des matchs (quelquefois des séances)qui restent en mémoire, on n'ira plus boire un coup au damier, à la bodéga,et encore moins sous les tribunes hantées par les fantômes des Papy,Dédé ou Guy.
Nous ne reverrons plus les cars bariolés des visiteurs garés devant l'entrée principale, attendant toujours les retardataires occupés, une bière à la main, dispersés dans ce stade où tout le monde parlait à tout le monde...Il y a bien longtemps déjà que le marketing s'est emparé de tous ces éléments, que les sièges doivent être de plus en plus confortables, que l'on ne doit plus être serrés, que l'on ne doit plus se mouiller, ni presque avoir froid.Le stade n'est plus "aux normes", mais il est quand même bon de rappeler que cette enceinte à hébergé une équipe finaliste (1967) et deux équipes championnes de France(1969 et 1991) et que dans ces "conditions difficiles" il y a eu énormément de grands joueurs.
Allez, la vie est ainsi faite, et je me mets à la place de ceux qui ont joué ici et de la nostalgie qui va les envahir pour la dernière séance...En ce qui me concerne je n'ai toujours été que spectateur sinon je pense que j'en aurais chialé.
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